Editions de La Pierre Verte

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Les bottes ou ballots de paille
 
 
La maison en paille, c'est l'avenir, dirait-on !
 
Si, parmi celles des trois p'tits cochons, c'est elle qui cède la première, elle constitue pourtant une alternative de construction absolument formidable. D'ailleurs les écoconstructeurs ne s'y trompent pas et la recommandent de plus en plus souvent. Beaucoup d'architectes étudient les procédés employés et s'attachent à professionnaliser et à standardiser le procédé. Quand on voit les avantages de la contruction en paille, on comprend que tant de personnes en parlent et l'expérimentent depuis quelques années. Mêmes les médias s'y intéressent à présent. Son bilan écologique est excellent, récolte facile, pas de transformation, peu de transport, pose manuelle, recyclable, non polluant. Du point de vue du constructeur, c'est un matériau flexible, d'une mise en œuvre simple et rapide, autorisant des styles d'architecture très divers et surtout super-isolant.
 
Des maisons en ballots de paille sans ossature existent depuis plus d'un siècle aux USA et prouvent la durabilité de ce procédé. Le plus vieux bâtiment connu est une école du Nebraska construite en 1887. De nouveaux lotissements sont ainsi édifiés aujourd'hui en Autriche. En France, la plus ancienne maison de paille, toujours debout et habitée, se trouve à Montargis, en Ile-de-France. En 2003, la commune de Montholier dans le Jura a fait construire un bâtiment en bottes de paille et un autre en béton de chanvre/chaux, et à Lambon, dans les Deux-Sèvres, un gîte communal, recevant le public, a été édifié en 2005. Ces réalisations sont intéressantes car, contrairement à toutes les autres constructions en paille à l'initiative de particuliers, il s'agit là de commandes publiques qui ont fait l'objet de tests professionnels et auxquelles s'appliquent les garanties légales. Dernièrement, j'ai même entendu parler d'un projet d'école publique, ce qui indique bien que ce matériau s'officialise franchement.
 
La paille est un matériau de construction extrêmement économique. Solide, durable et disponible partout. Elle était utilisée autrefois pour ses qualités isolantes et on la mélangeait à de la terre pour monter les murs, c'est le torchis. Elle est aujourd'hui utilisée sous forme de bottes rectangulaires, assemblées comme des briques géantes, soit avec un mortier à la chaux qui enferme chaque botte dans son propre coffre protecteur, soit coincée dans les espaces vides d'une ossature, puis enduite, soit en murs porteurs, selon la technique Nebraska.
 
Le comportement à l'eau est le même que pour tout mur enduit d'un mortier à la chaux ou à la terre, étanche à l'eau mais poreux à l'air et à la vapeur. Des murs sains qui sèchent facilement, respirent, assainissent. Il est néanmoins recommandé de poser un chapeau à larges bords sur la maison, c'est-à-dire un toit bien débordant pour minimiser les ruissellements. L'eau est le pire des ennemis du bâtiment, et plus encore pour la majorité des constructions avec des matériaux d'origine végétale. La paille doit absolument demeurer sèche.
 
Le comportement au feu des murs en ballots de paille enduits est considéré comme excellent. Des tests officiels menés par le cebtp, sous l'impulsion de Samuel Courgey et de l'association Arcanne, ont montré que ce type de murs résiste deux heures à une flamme de chalumeau, tandis qu'un parpaing ordinaire ne tient qu'une heure et demie. Il n'y a donc aucune contre-indication à cet égard. Car, même si la paille en vrac est un très bon combustible, une fois enduite, elle manque de l'oxygène nécessaire pour soutenir un feu. En fait, l'incendie ne détruit que rarement les murs. Juste tout le reste...
 

  
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