Editions de La Pierre Verte

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Monomurs de béton cellulaire
Je les avais moult fois remarqués, dans la documentation allemande en particulier : une maison en blocs de béton cellulaire silicocalcaire a l'air construite en morceaux de sucre. Il s'agit bien d'un matériau tout à fait écologique, performant et simple, qui offre de nombreuses facilités de mise en œuvre et pourrait normalement réduire les coûts salariaux lorsque l'on fait appel à un entrepreneur. Un peu comme le tufeau, la nature a inventé une roche, la tobermorite, silicate de calcium hydraté, particulièrement adaptée à un usage constructif. Il s'agit d'une roche truffée de bulles dans sa masse, qui lui donnent de la légèreté et des caractéristiques isolantes et perspirantes.
 
L'industrie a mis au point des blocs de construction en recopiant cette recette naturelle. Les blocs de béton cellulaire silicocalcaire existent depuis soixante-dix ans et connaissent un franc succès depuis une quarantaine d'années en Europe du Nord et en Allemagne.

Les blocs et éléments de construction en béton cellulaire silicocalcaire sont composés d'un mélange de sable, la silice, et de chaux, le calcaire, additionné d'eau, cuit à basse température mais sous très haute pression dans un autoclave. Le sable est facile et économique à extraire, tandis que la chaux, abondante, demande, elle, une cuisson un peu coûteuse en énergie. On trouve aussi, dans les blocs silicocalcaires, de quinze à trente pour cent de ciment, selon l'usage, pour garantir leur solidité. Ce ciment est sélectionné pour sa qualité et garantit l'utilisateur contre la gale du maçon.

La consommation du béton cellulaire en énergie grise est basse, inférieure à celle des briques d'argile et, sans additif ni produit chimique dans la fabrication, on obtient d'abord un matériau mou, le gâteau, qui va être découpé en blocs ou en plaques avant séchage. Aucun solvant, aucune fibre, aucun COV n'est émis par la suite dans l'air. Les émissions radioactives sont même les plus basses de tous les matériaux de construction. Enfin, à la mise en œuvre, les blocs silicocalcaires ne demandent aucun traitement, ni anti-feu, ni pesticide, ni rien : une réelle innocuité qui autorise, par exemple, la construction de chais à vin ou de caves pour tous produits alimentaires conservés.
 
Les blocs de béton cellulaire ont les avantages des briques monomurs (voir Écomatériaux, murs). En particulier en matière de solidité, de stabilité dans le temps, de résistance au feu, à l'eau, de comportement hygrométrique, d'isolation thermique et phonique, etc. C'est assez normal puisque ces blocs sont massifs, monomurs également, jusqu'en trente centimètres de large. Les mises en œuvre se ressemblent puisque, dans les deux cas, on utilise la technique des joints minces qui évitent la corvée de la petite dizaine de tonnes de mortier d'un chantier ordinaire. Dans le cas des blocs de béton cellulaire, le joint vertical n'existe pas, grâce à un rainurage conçu pour un emboîtement latéral des blocs. Le joint horizontal, lui, ne fait plus qu'un ou deux millimètres d'épaisseur, ce qui rend les ponts thermiques totalement négligeables. Le ciment-colle employé ne contient pas de produit toxique, même si son emploi réclame les sécurités d'usage. On le mélange dans un simple seau, juste avant application. Ce procédé économise beaucoup d'eau et les salissures. Il permet de conserver un chantier propre, et même silencieux en l'absence de bétonnière. Il soulage d'un travail physique éprouvant : pousser les brouettes pleines sur des planches en équilibre, sans se blesser ni se faire de tour de rein.
 

 
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