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L'Autonomie en Photovoltaïque
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SI ISSUE DU SOLEIL, LA FÉE ÉLECTRICITÉ DEVIENT REINE

ImageArrêtons de nous indigner de la puissance de la "France d'en Haut". Elle n'a que le pouvoir et l'argent qu'on lui donne. Coupons-lui l'herbe sous le pied en cessant d'en être les clients / vaches à lait.

Dans ce sens, toutes les politiques visant à faire des économies écolo-domestiques ne sont que poudre de perlin-pin-pin et ont même l'effet inverse de ce que nous en espérons. Pour Véolia, par exemple, plus nous nous sentons coupables de son usage, plus nous économisons notre eau, moins ils en ont à fournir, moins ils investissent, plus ils augmentent leurs marges. Si on économise 30% de notre eau, ils l'augmenteront de 30% en tarif. Du coup, c'est indolore pour nous et ils en mettent d'autant plus dans les poches des actionnaires, ceci étant tout aussi valable pour les carburants, l'électricité, le gaz... Voilà : pour tous les profiteurs, nous encourager à consommer moins, c'est nous plumer plus... Prenons le cas des automobiles : elles consomment deux fois moins qu'il y a vingt ans, mais l'essence coûte trois fois plus cher et les bénéfices de Total n'ont jamais cessé de progresser. C'est du pain béni pour eux : moins de structures de production ou de distribution, des tarifs qui s'envolent. Au final, les profits sont décuplés.

Il en est de même pour EDF : fournir moins, investir moins et augmenter les tarifs autant que faire se peut. À raison de 7% par an, les prix doublent tous les 10 ans. À 15%, ils quadruplent. En février 2013, EDF a annoncé que le prix de l'électricité augmenterait de 30% d'ici 2017, soit 9% par an. Entre 2007 et 2012, en cinq ans, on constate déjà une progression de 61% du prix du gaz, de 114% pour le fuel. Le prix de tous les combustibles suit cette évolution, bois de chauffage compris (le stère a plus que doublé en quinze ans). Le prix des granulés de bois s'élève moins vite mais on peut se demander si sa qualité reste la même (introduction des menuiseries et emballages récupérés dans les déchetteries). Pour le fuel et le gaz, l'augmentation moyenne est donc supérieure à 10% par an.

Par ailleurs, la moyenne de dépense pour l'électricité et le chauffage domestiques pour les foyers français était de 1.300 euros par an en 2013, un triplement sur les dix dernières années (+ 13% par an). Voici un tableau qui montre les sommes vertigineuses que nous allons verser aux compagnies de l'énergie dans notre vie, leur donnant ainsi un pouvoir considérable sur nous et nous ramenant peu ou prou à l'esclavage...

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C'est dingue, non ? Quand on totalise les dépenses énergétiques sur 40 ans en partant du coût moyen annuel aujourd'hui en France avec une simple augmentation de 5% par an, on arrive à une somme de 166.000 euros, le prix d'une maison. Mais si on applique 11% de progression annuelle (la moyenne entre les différentes énergies depuis quelques années), on arrive à 840.000 euros !!! Il y a intérêt à ce que les salaires suivent... Avec un petit taux de seulement 7%, on aura payé 20.500 euros en dix ans (ça passe vite), 58.000 en 20 ans, 132.000 en 30 ans, 279.000 en 40 ans. Même pas mal !

Par contre, si votre maison, neuve, super-isolée, triple-vitrage, sans pont thermique, "passive" comme on dit, fonctionne en autonomie énergétique, alors, avec un taux de 7%, les dépenses en électricité sur 40 ans vont permettre une réduction d'environ 600 euros par mois en moyenne (1000€ par mois à 9%). De quoi se payer de belles vacances tous les ans, non ? C'est à ce point que l'on peut dire qu'une maison hyper-isolée se paiera intégralement sur les économies qu'elle autorise, en 20 ou 25 ans. Et ce seront ensuite autant de dépenses en moins chaque année qui suivra, sans chaudière à changer, sans réparation, sans entretien. C'est comme les voitures au GPL : sur 300.000 km, elles s'autofinancent par les seules économies sur le carburant, sans parler de la diminution de l'entretien. Les banquiers seraient bien inspirés de tenir compte de telles économies mensuelles dans le calcul qu'il font de l'endettement des ménages lorsqu'ils montent un dossier de prêt immobilier.

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Ne négligeons pas qu'il est fort possible que l'énergie soit à l'avenir encore plus chère que ce que le tableau ci-dessus annonce. Regardez avec 13%, le taux dont l'électricité a augmenté durant les dix dernières années. Même pour une maison neuve, conforme à la RT2012, les sommes deviennent vertigineuses, on atteint les 700.000 euros ! Et si vous pensez que 13% ne peut être que le maximum, détrompez-vous. Aujourd'hui, tous nos responsables savent très bien que le démantèlement inévitable des centrales nucléaires coûtera des sommes astronomiques, bien plus élevées que celles qui ont été dépensées pour leur construction, beaucoup, beaucoup plus. Comment faire ? Hep ! Pssssit ! J'ai une idée : si on faisait passer toutes les voitures à l'électrique ? Les gens seront ravis. On dira que c'est pour lutter contre l'effet de serre, même si on sait que l'électricité ne représente pas 20% de la consommation globale d'énergie, au trois-quart pétrolière. Ça fera moins de bruit dans les villes et sur les routes, on pourra automatiser la conduite : les gens vont beaucoup aimer. Et au fur et à mesure que le parc automobile évoluera, on augmentera le prix de l'électricité d'autant. On ne va quand même pas laisser le plein pour 500 km à 3 euros ! Faudrait pas rêver quand même. Si les gens roulent à l'électrique, même avec une forte croissance des prix, ça se résumera à un transfert de dépense dans le budget des ménages. En plus le couple "auto/maison" est facile à cerner, à encercler. Donc on pourra sans difficulté augmenter le kWh de 15% par an ou plus et trouver ainsi les fonds pour démonter ces cochonneries de centrales, en faisant payer le particulier à la place des industriels comme on le fait déjà avec la dépollution de l'eau, par exemple. Ce qu'en dit Total : oh, ça n'est pas grave, on peut encore assurer de bons bénéfices sur les dérivés du pétrole comme les plastiques. De toute façon, le pétrole est de plus en plus coûteux à extraire et, quoi qu'on fasse, il sera difficile de le vendre pour les transports, à 3 euros le litre. En plus, si la BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) puis les autres pays s'équipent en automobiles et camions comme nous zautres, le moteur (Le Môôteeeeur) thermique est fini, non ? Enfin, plus ou moins : pour les compagnies pétrolières, il restera à fournir du diesel aux engins lourds et autres chaudières pendant encore longtemps. Bref, je résume : dans la vision qu'on peut avoir de l'avenir, il n'y a que raisons pour que la pire estimation du tableau ci-dessus soit dépassée et que le prix de l'électricité puisse croître encore plus vite.

Auquel cas, il n'y a plus le choix pour les habitations : ceux qui en ont les moyens développeront leur autonomie, les autres auront froid et iront vers une plus grande misère. La France se destine à une société à deux vitesses. Les riches du monde entier viendront passer une retraite agréable dans nos paysages grandioses et variés, en se distrayant, entre deux repas aux meilleures tables, à la découverte de notre splendide patrimoine. Les autres seront à leur service (les retraités, ça exige du personnel) ou bien iront finir leurs jours à Essaouira. Cette tendance est déjà inscrite dans la réalité. Alors je parie sur une forte progression du coût de l'énergie que les futurs français, riches et âgés, auront les moyens d'assumer.

Donc et alors, on ne voit qu'une solution de fond, seule rêve-évolution d'avenir : tenter l'autonomie. Ça se fera à l'initiative des fauchés et certainement pas par une politique publique.

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- Un autre paradigme, la domestication de l'énergie
- Une maison sans chauffage, ou si peu
- Le choix de l'électricité
- Quels besoins en électricité ?
- Coût du photovoltaïque autonome et familial
- L'eau chaude sanitaire
- Le réfrigérateur
- Profiter du jardin
- L'exemple californien
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