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Sols et parquets
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LE SOL : ISOLÉ, BIEN SÛR

~ Le choix de telle ou telle méthode de construction pour un sol intérieur est important et peut tenir à la nature du terrain sur lequel le bâtiment est construit. En effet, si le terrassement est aisé, on aura l'opportunité de construire une cave et c'est un choix à faire dès le départ. Inutile d'en rappeler l'utilité. D'ailleurs, pour bien des gens, cette pièce paraît indispensable. Creuser le terrain pour y enfouir une cave ou un sous-sol est souvent onéreux et demande ensuite des fondations absolument étanches à l'eau qui, elles aussi, impliquent un investissement important, ainsi que l'utilisation d'une grande quantité de ciment si l'on n'a pas les moyens de faire une cave en murs de pierres naturelles. Dans certains cas, le coût de fondations sûres peut équivaloir à celui de la maison elle-même. Si bien que, de plus en plus fréquemment et pour minimiser la dépense, on choisit de monter un remblai tout autour du premier niveau de l'édifice jusqu'à le rendre partiellement ou complètement souterrain, un choix esthétique assez discutable. Selon le cas, on y aménagera une chambre, un garage à voiture ou simplement un lieu pour conserver les vins, confitures, bocaux, fruits, légumes et tout le reste. Quoi qu'il en soit, la vraie cave classique perd de sa popularité et, n'ayant plus ses usages d'antan, se voit remplacée peu à peu par le congélateur. Les maisons avec sous-sol cherchent aujourd'hui principalement à disposer d'un peu de place pour la voiture, les rangements, éventuellement une chambre pour le grand qui veut son coin à lui.

~ Pour des raisons pécuniaires ou bien par impossibilité technique, on est souvent obligé de renoncer à un sous-sol enterré. Alors le bâtiment sera habituellement édifié sur une chape solide, réalisé par le coulage d'un chape liquide de béton de ciment livré par camion-toupie. C'est la solution la plus courante, simple à mettre en œuvre, en principe résistante... En principe, car, à force de rogner sur tout, on fait maintenant des chapes fragiles. Il faudrait normalement un hérisson (couche de gravier) bien plus épais. Ne pas compter sur les feuilles de polyane, étanches et c'est dommage, plastiques et donc périssables. Il faudrait poser la chape sur une bonne couche de sable quand le terrain est argileux. Il faut faire attention au drainage, etc. En Midi-Pyrénées, des centaines de maisons se sont fendillées durant la sécheresse de 2002, l'argile sur laquelle elle repose s'étant fortement rétractée. Ce que l'on appelle les fondations romaines ou cyclopéennes permet d'éviter la dalle ordinaire. Il s'agit de créer une surface plane avec des pierres ou des galets pris dans un mortier de chaux, un travail classique qui demande moins de soin qu'une chape normale mais prend évidemment plus de temps. Ces fondations pourront supporter ensuite toutes sortes de sols, isolés, chauffant, planchers, terres cuites, et autres.

~ Isoler un sol est assez facile et peu coûteux. De nombreuses solutions sont envisageables et elles suivent des règles de base. D'abord creuser un peu le sol, le garnir d'un hérisson sur une bonne vingtaine de centimètres, c'est-à-dire de couches successives de pierres ou galets, puis des graviers, puis une petite couche de mortier de chaux. Le but du hérisson est d'empêcher les remontées d'humidité du sol. D'habitude, on limite la quantité de graviers transportés et, pour compenser, on insère une pellicule de plastique, du polyane. Je préfère nettement un hérisson simplement plus épais, qui durera des siècles, ne fera pas barrière, ne consommera pas de produit industriel. Ensuite, on recouvre le hérisson d'une couche isolante. Les bétons allégés à base de chaux, avec billes d'argile expansée ou avec des granulés de pierre ponce ou de la chènevotte, sont recommandés mais les granulés de liège, imputrescibles, conviennent également aux sols.

~ Plus intéressant, presque gratuit et très écologique : la chape isolante en bottes et mortier chaux/paille, une solution préconisée par nos amis écoconstructeurs canadiens et décrite dans les livres de François Tanguay. Réalisée dans l'optique d'un chauffage par le sol, la chape isolante se présente comme ceci : du bas vers le haut, le sol stabilisé ou la roche, des graviers et des pierres formant un épais hérisson si nécessaire, une chape grossière de béton de chaux et graviers, une couche de chanvre bitumée éventuellement, des bottes de paille côte à côte mais un peu écartées, noyées dans un mortier de paille terre et/ou chaux. Puis, les longs tuyaux d'eau chaude du plancher chauffant, eux aussi noyés dans le même mortier de chanvre, serpentant dans l'espace entre les bottes, pas trop profond. Enfin, une couche fine et légère de mortier bâtard de ciment et chaux hydraulique au sable très fin, pour supporter les carreaux de terre cuite sur leur ciment-colle. C'est peut-être un peu compliqué mais le résultat en vaut la peine car ce mode de chauffage est simple à poser et très agréable. Une fois ce plancher terminé, l'installation de chauffage l'est presque totalement aussi. Le plancher solaire direct fait l'objet d'autres explications et commentaires dans ce site ().

~ Isoler un sol n'a d'intérêt que si l'on parvient également à empêcher l'humidité et le froid de remonter dans les murs. Il faut donc bien prendre garde à éviter les ponts thermiques et c'est une affaire compliquée si les murs ont eux aussi leurs fondations. Toutes ces questions bénéficieront d'une étude d'architecte. Notons qu'une maison à ossature avec des murs non porteurs n'a pas besoin de chape. Elle est tenue par des poteaux indépendants, posés chacun sur sa fondation propre.

~ Pour ou contre le vide sanitaire fermé ? Certes, il est efficace pour protéger de l'humidité dans un bâtiment en béton et ciment qui ne supporte pas la condensation interne. Il est censé améliorer l'isolation du sol mais les inévitables ponts thermiques annulent le plus souvent cet effet. Il y a aussi un risque de gel des canalisations et, dans le vide sanitaire, elles sont impossibles à atteindre ou à modifier : ce qui est fait est fait et on devra penser à tout dès le départ. Techniquement, un vide sanitaire a des caractéristiques de construction précises qui nécessitent des connaissances techniques. Écologiquement parlant, préférons une chape isolante faite avec des matériaux sains.

~ La construction d'une maison en bois sur pilotis est une garantie de solidité par rapport à un sol moyennement ferme. Elle autorise des petits étirements et tractions, lorsque le sol se stabilise après des terrassements importants, car la maison est simplement posée et les plots qui la soutiennent peuvent se tordre ou se pencher un petit peu sans dommage. La construction sur des pilotis encaisse également les dilatations et retraits du sol naturel dus aux variations climatiques saisonnières. Elle isole de toute humidité pouvant remonter par capillarité. Elle permet une surveillance et des réparations, ainsi qu'un accès aux canalisations. Bien sûr, le plancher du rez-de-chaussée sera soumis aux courants d'air et au froid passant sous la maison. Il faudra donc l'abriter des vents, et surtout l'isoler sur une bonne épaisseur, sauf peut-être dans les régions méditerranéennes. Cette isolation devra englober les canalisations d'eau et d'évacuation, pour éviter qu'elles ne gèlent pendant l'hiver, privant les habitants de bains, lessives et WC, une mésaventure annuelle pratiquement certaine.



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