Editions de La Pierre Verte

Tout sur l'Ecoquille

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Formation à l'écoconstruction
Si vous vous décidez à mettre la main à la pâte, aucune précaution de bon sens ne devra être écartée. Une excellente manière de se prémunir des erreurs et malfaçons est de participer à des chantiers chez des amis ou des personnes qui demandent un coup de main, ou bien de suivre des petits stages courts sur tel ou tel aspect de l'art de bâtir. Court, ça veut dire d'une journée à une semaine, en général. Il en existe sur tous les sujets : le travail de la chaux, celui de la pierre, de la terre ou du bois, sur l'édification des murs de torchis ou de rondins, la fabrication d'un chauffe-eau solaire, le montage d'un système de récupération d'eau de pluie, la création d'un bassin naturel, la connaissance des colorants et pigments, les enduits décoratifs, la géobiologie, la ferronnerie, la menuiserie et bien d'autres encore.

Faire un stage en situation réelle est sans aucun doute la meilleur façon d'apprendre. La qualité d'un mortier, par exemple, il faut la juger de l'œil, de la truelle et du muscle. Le petit rajout d'eau nécessaire, c'est parfois moins d'un seul verre sur le contenu d'une pleine brouette et il est bon d'apprendre la précision en ce domaine. Pour cela, rien ne vaut de l'avoir fait quelques fois.
Ainsi, de visu, on peut se familiariser, comprendre, démystifier la construction même, et finir par trouver tout cela fort réalisable. Ce qui paraissait insurmontable devient subitement simple comme bonjour et on ne cesse de s'extasier sur l'astuce et l'efficacité des solutions professionnelles, ce qui est bien normal car il existe de vraies techniques spécifiques pour chaque métier.
Vous voulez une preuve ? Voici un truc tout bête. Vous devez tracer l'emplacement de vos fondations avant que n'arrive la pelleteuse. Ok, mais comment faire pour obtenir des angles droits à partir de l'emplacement du premier coin de la maison ? Eh bien, il suffit de demander à Pythagore. Dans un triangle rectangle, le carré de l'hypothénuse étant égal à la somme des carrés des deux autres côtés, la solution est enfantine et tient en trois chiffres : 3, 4 et 5, puisqu'en effet 32 + 42 = 9 + 16 = 25 = 52. Donc on prend trois morceaux de cordes de, respectivement, trois, quatre et cinq mètres de longueur que l'on attache entre eux par leurs extrémités jusqu'à obtenir un triangle rectangle. On le tend par ses sommets et on obtient une équerre géante. Ou bien on prend douze morceaux égaux de corde ayant chacun la longueur d'une coudée (la main et l'avant-bras). On obtient une corde à treize nœuds, l'outil de base des bâtisseurs de cathédrales. Avec cette corde, on peut tout faire : on l'aligne avec un bord du terrain, on met des piquets peints en blanc en terre et on définit facilement l'emplacement précis de sa future tanière. On vérifie que le mur est d'aplomb par rapport au sol, on fait des découpes dans les plaques de revêtements... C'est simple, non ? 3, 4, 5 et voilà une équerre.

Et pour la dénivelée (nom commun féminin : différence d'altitude entre deux points), que faire pour la dénivelée du terrain ? Une fois que le terrassier est passé, comment savoir si l'espace qu'il a décaissé est plat  ? Quoi ? Qu'entends-je ? Tendre un fil au-dessus du sol et vérifier avec le niveau à bulle ? Prendre une règle d'alu assez longue ? Utiliser le laser du voisin maçon ? Houlala, c'est mal parti ! Voici la bonne méthode : on prend un tuyau d'arrosage d'une douzaine de mètres de longueur, on adapte deux bouteilles de plastique renversées aux deux extrémités du tuyau, on coupe le fond de ces bouteilles et on obtient un niveau égyptien. On remplit d'eau le tuyau et les deux entonnoirs, et on les manipule doucement pour ne pas les vider en les déplaçant. On obtient le plus précis des niveaux, bien plus simple et efficace que les lasers utilisés par les pros d'aujourd'hui, ne consommant aucune énergie et ne tombant jamais en panne. À tout moment, l'eau dans les deux entonnoirs est à la même hauteur, très très très précisément, sans aucun risque d'erreur, zaucun du tout. C'est le principe des vases communicants. Vous voyez qu'à l'école, nous avons finalement appris des choses utiles ! Faire des stages, c'est pareil.
 
 
 
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